Ashtavakrasana, la posture aux huit courbures

Dans le royaume de Videha vivait un homme extrêmement sage, réputé pour son bon sens et ses connaissances. Il s’appelait Ashtavakra, signifiant « celui dont le corps est déformé en 8 endroits ». Le sage était en effet né malformé, conséquence d’une malédiction lancée par son propre père. ⠀⠀

Ashtavakrasana
Illustré par CÄät pour le Manuel de sanskrit

Alors qu’il n’était encore qu’un fœtus dans le ventre de sa mère, Ashtavakra entendait son père Kahoda réciter des mantras sacrés. Mais Kahoda se trompait dans leur prononciation, écorchant les oreilles de l’enfant extrêmement précoce. Du ventre de sa mère et d’une voix étonnement forte, l’enfant-sage apostropha un jour son père : « Père, grâce à votre dévotion, j’ai appris tous les Vedas, alors que je n’ai pas encore vu la lumière du jour. Mais je suis navré de vous dire que vous faites souvent des erreurs en les récitant. Permettez-moi de corriger votre sanskrit ».

Ashtavakra croyait bien faire, mais son père ne l’entendit pas de cette oreille : « Même pas encore né, et déjà effronté… Puisque c’est ainsi, il naîtra déformé ! ». Lorsque le fils de Kahoda vit le jour, son corps était étrangement courbé en 8 endroits. Précisons qu’il existe un dénouement heureux à cette histoire. Un jour, l’intelligence d’Ashtavakra tira son père d’un mauvais pas. Kahoda, grâce à ses pouvoirs yogiques, remit alors en place les membres déformés de son enfant.

Gardant en mémoire l’histoire de cet enfant trop sage pour son âge, le yogi pourra s’essayer à la posture aux huit courbures nommée… ashtavakrasana.

Extrait de “Le chien en tête en bas, 45 histoires d’asanas” paru aux éditions La Plage⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀

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