Je vous ai tournés et retournés. Je vous ai contraints et forcés. Je vous ai tordus, contorsionnés, déformés, entortillés et torturés. Tout ça parce que j’enviais mon amoureux s’asseyant en lotus à la moindre occasion sans avoir jamais fait de yoga. Tout ça car le lotus me semblait être la voie royale pour une méditation “réussie”. Pas de yoga sans lotus, pensais-je alors. Pour autant de mauvaises raisons, lors de mes premiers pas sur le chemin du yoga, j’ai forcé… Genoux, mon ego vous a mis en péril et je vous présente aujourd’hui mes plus plates excuses.
Faire pousser un Lotus
Il est l’emblème du yoga. Le lotus: cette posture qui dans l’imaginaire collectif distingue les yogis du commun des mortels.
Dans la philosophie du yoga, le lotus symbolise la progression du yogi dans son chemin spirituel. La graine de lotus plonge ses racines dans la boue, dans le lit d’une rivière ou d’un lac. Progressivement, le lotus s’épanouit à la recherche du soleil, déjoue les effets de réfraction des rayons dans l’eau, se fraie un chemin vers la surface. Une fois arrivé à la lumière du jour, il se tourne vers le soleil et déploie délicatement ses pétales en prenant garde à ce qu’aucun ne soit sali par l’eau environnante. D’origine modeste, le lotus se rapproche de la lumière au fil de sa croissance. Image de pureté, il prend racine et s’épanouit partout, même dans les eaux les plus polluées.
Posture iconique de méditation, le lotus permet de garder la colonne droite et une assise confortable, de s’ancrer dans le sol tout en s’élevant vers la lumière.
En pratique
Tout cela est si poétique et riche de sens… Qui, dans son chemin vers le yoga, ne voudrait pas atteindre la beauté du lotus? Mais les genoux peuvent être mis à rude épreuve quand on s’acharne à vouloir s’asseoir en lotus alors que les hanches ne le permettent pas. Je me suis acharnée. Et comme beaucoup de choses lorsqu’on y attache trop d’importance : sans résultat. Je m’estime chanceuse, il y aurait pu avoir à la clé une sérieuse blessure qui m’éloigne de mon tapis de yoga pour un bon bout de temps. J’ai renoncé.
Et puis un beau jour, des mois et des séances de yoga plus tard, j’ai soudainement envie de m’asseoir en lotus. Et…
Mon pied droit trouve sa place sur le haut de ma cuisse gauche, et vice-versa. Mon corps a finalement compris que la rotation ne doit pas venir du genou, mais de plus haut. Ces mois de pratique du yoga et ces changements d’habitudes posturales ont progressivement et insidieusement assoupli les muscles et ligaments qui autorisent une rotation externe du fémur au niveau de la hanche, et donc une assise en lotus. Toutefois, je ne dirais pas encore que la posture m’est confortable…
Parfois, la solution pour y arriver, c’est arrêter d’essayer. Et c’est là un de enseignements du yoga: le détachement vis-à-vis du résultat de ses actions. J’avais un prof de yoga qui nous empêchait de faire une posture de yoga si il sentait qu’on l’abordait avec un sentiment de défi à réussir.
Il m’arrive encore d’aborder une posture avec cet état d’esprit. Je repense alors à ces mots : “Aujourd’hui, déroulez votre tapis pour ressentir, non pour accomplir”. On ne fait pas pousser un lotus. On le regarde grandir.
Lâchons prise! Et laissons notre corps nous réserver de belles surprises.
J’aime vraiment vos articles de blog mais souvent je passe à côté.
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Line, la mariée
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c’est toi le lotus
préférerais être un paon, mais bon… on ne se refait pas
Très bel article !
A mon niveau, j’aimerai réussir la posture du corbeau.
Mais je ne suis pas pressée, régulièrement en fin de séance je fais un essai, juste comme ça,,et petit à petit j’arrive à ressentir la posture. Je sais qu’à un moment cela se mettra en place naturellement.
Bonne journée.
Chaque jour on construit un peu plus une posture.. Moi en ce moment, c’est la posture du paon… Et je sens bien que je n’en suis qu’à la 1e pierre des fondations ;-)
Je te souhaite de beaux corbeaux à venir!
Après plusieurs annnees de yoga je n y arrive toujours pas je fait le demi lotus facilement sans y rester trop longtemps trop de douleurs parfois je suis désespéré et je me demande quand cette douleur vas me lâcher j en ai fait un défi mais j ai fini par comprendre que c est mon corps qui décidera le moment voulu quand j aurais lâcher prise si tu peu faire un article sur la douleur j aimerai bien avoir ton avis sur le sujet car on en parle pas souvent mais elle est bien là quand on fait du yoga on passe forcément par la douleur pour arriver à prendre certaine posture enfin pour moi c est comme ça merci pour tes articles ça fait du bien de te lire Namaste
Merci pour ton partage d’expérience!
Je crois que le lotus est un défi -ou un mystère- pour beaucoup d’entre nous… Mais si l’effort est une étape nécessaire, je ne pense que la douleur le soit. Par exemple dans le cas du lotus, une douleur ressentie sur la face interne des genoux est le signe qu’il faut s’arrêter là ou s’y prendre autrement (et j’ai mis un peu trop de temps à écouter ce conseil de mes genoux…!). “L’effort dans le confort” :-)
Bonne journée à toi !
Très beau texte …. Et tellement vrai !!!
Merci à toi pour tout ce que tu nous fait partager ✨
Merci Joelle :-)
Tout à fait d’accord avec toi ! j’essayais vainement depuis des mois et des mois de monter mes pieds en Sirsasana, et c’est finalement après avoir renoncé que j’y suis arrivée pour la première fois, l’air de rien, à la fin d’un cours, le plus naturellement du monde ! Je n’en croyais pas mes yeux ^^
Bonne continuation à toi et merci pour ces récits :)
Comme quoi notre corps sait ce qu’il doit faire et quand il peut le faire… Si on arrête d’écouter notre ego ;-)
Merci pour cette belle histoire de détachement!
Bonne journée et plein de beaux Sirsasana à toi!