Quelle est la différence entre un Cobra et un Chien tête en haut?

En Vinyasa, on nous offre souvent le choix entre Chien tête en haut (Urdhva mukha svanasanaet Cobra (Bhujangasana). Elles se ressemblent visuellement et semblent délivrer les mêmes bienfaits. Cependant, à y regarder de plus près, on remarque qu’elles ont chacune leurs spécificités. Tout comme il n’y a pas deux synonymes parfaits, il n’y a pas deux postures similaires en tous points. Comment les différencier, et dans quelles circonstances privilégier l’une ou l’autre?

Cobra Chient tête en haut

  • En Cobra, les cuisses et les hanches sont en contact avec le sol. Les coudes peuvent être pliés: l’angle formé par vos bras dépend de votre capacité à ouvrir la poitrine sans décoller le pelvis du sol. Certaines variations du Cobra se font sans les mains, ce qui montre l’importance du travail musculaire au niveau des cuisses, du dos et des abdominaux. Un Cobra n’a pas de bras…
  • En Chien tête en haut, seuls le dessus des pieds et les mains sont en contact avec le tapis. Les bras sont tendus, formant une ligne droite des épaules aux poignets. Le poids du corps repose sur les mains et le dessus des pieds.

Cobra ou Chien tête en haut?

Progressivité

Tout dépend des circonstances et du moment dans la séquence. Progressivité est le mot-clé. Dans ma séance, je commence par un tout petit Cobra ou par la posture du Sphinx. Petit à petit, le Cobra grandit et l’ouverture de la poitrine se fait plus prononcée. Une fois bien échauffée, je m’enhardis en Chien tête en haut…

Position des mains et poignets sensibles

Dans une séquence Vinyasa, le Cobra suit généralement Ashtangasana, la posture des 8 points, tandis que le Chien tête en haut est la suite naturelle du Chaturanga.

La position de départ diffère au niveau du placement des mains: en Cobra, elles se situent sous les épaules, légèrement en avant du corps, tandis qu’elles encadrent la taille en Chien tête en haut.

Le Chien tête en haut met plus de pression sur les poignets: s’ils sont sensibles, il est préférable d’opter pour le Cobra.

Bas du dos

Selon mon professeur, si on est capable d’effectuer la transition “Planche – Chaturanga – Chien tête en haut – Chien tête en bas” sans poser les hanches, genoux et cuisses au sol, alors on a la force abdominale nécessaire pour pratiquer le Chien tête en haut, sans compromettre le bas du dos.

Rappelons ici qu’il est important de répartir harmonieusement le mouvement sur l’ensemble de la colonne, afin de prémunir le bas du dos d’une trop grande cambrure et d’une éventuelle blessure.
En Chien tête en haut, les épaules se situent au-dessus des poignets, de façon à protéger le bas du dos et favoriser l’ouverture au niveau thoracique. Si les épaules se situent en avant des poignets, on exerce une pression malvenue sur les poignets; si les mains se situent en avant des épaules, on concentre la courbure au niveau lombaire, ce que l’on cherche à éviter.
Si le Chien tête en haut avec les épaules au-dessus des poignets n’est pas accessible, mieux vaut alors pratiquer le Cobra, qui offre l’avantage de moduler l’intensité de la flexion arrière en pliant plus ou moins les bras, jusqu’à ce qu’on gagne en souplesse au niveau thoracique.

Énergie

J’ai longtemps mélangé les deux postures, pratiquant un entre-deux confortable: bras tendus, hanches soulevées, mais cuisses au sol. Et c’est bien dommage de les mélanger, car elles ont chacune leurs bienfaits…

D’un point de vue énergétique, le Cobra me procure un sentiment d’ancrage plus important, une sensation de stabilité dans l’ouverture, tandis que le Chien tête en haut me fait ressentir force et légèreté, dynamisme et intensité, avec un effet tonifiant au niveau des jambes.


Et vous, comment différenciez-vous ces postures au sein de votre pratique?
Dans quelle situation privilégiez-vous l’une ou l’autre?


Images des postures: yogainternational

26 réflexions sur “Quelle est la différence entre un Cobra et un Chien tête en haut?”

  1. Ping : Ma dernière révélation en pratiquant le yoga - Heureux coach

  2. Bonsoir,
    Depuis plus d’un an, j’ai arrêté les asanas. Actuellement, mon temps de pratique va à la méditation et à quelques pranayamas de base. Le travail postural reviendra peut-être en son temps. Il n’y a pas d’explication et ce n’est pas important. C’est ainsi.
    Le plus extraordinaire est que les postures sont toujours présentes à l’intérieur de moi. L’absence de pratique ni ne les efface ni n’empêche leur compréhension subtile, bien au contraire.
    Je suis passionné par toutes les descriptions de l’alchimie interne données par les civilisations, qu’elles soient occidentales, moyenne-orientale d’où je suis issue et extrême-orientale. Le taoïsme chinois est très riche sur le sujet.
    Je reviens donc au cobra et au chien tête en haut. Même sans pratiquer ces asanas, leur spécificité a encore fait son chemin depuis ma dernière intervention. Leur différence fondamentale n’a rien à voir avec leur pratique physique. Entre le cobra dont le ventre est collé à la terre et le chien qui a une hauteur d’air qui le sépare du sol, cet espace de souffle les scinde complètement dans la hiérarchie animale. Le cobra n’est pas un mammifère. Le souffle qui lui servirait de base de transformation en parcourant son tronc de la gorge au périnée, sur le rail de la colonne vertébrale, lui est exclut. Or sans souffle, nul moyen d’unir le feu de manipura avec l’eau de svadhisthana afin de réaliser la cuisson alchimique de la conscience.
    On ne voit pas ce que cela changerait dans une pratique du cobra ou du chien. Mais un ventre à hauteur du sol implique un rapport du souffle avec les lombes tout fait différent d’un ventre collé au sol. La respiration, lombaire s’entend, n’est pas la même.
    Au lecteur de vivre le reste.

    1. Merci pour tous tes commentaires et tes ressentis Robert, ils sont forts intéressants.
      Je suis professeur de Hatha Yoga et comprend bien tes descriptions.

      1. Merci Alain, c’est toujours agréable de savoir qu’un autre peut partager un savoir car il est dans la même veine que le sien. Nous n’existons que dans la relation. De chaque côté des cordes vocales, la parole permet de communiquer avec l’extérieur, le souffle avec l’intérieur. Les deux ont les mêmes fonctions, l’une vers le dehors, l’autre vers le dedans.
        Si ce n’est pas indiscret, où professes-tu ?

        1. Ma signature:
          Alain Janvier – Professeur de Hatha Yoga ॐ
          Diplôme de professeur titulaire de la Fédération Française de Hatha Yoga n°A29699
          Tél: 06 19 11 62 32
          Cours collectifs tous les:
          – Lundis soirs 19h15-20h30 association JAS Joie Air Soleil, 4 allée de Maintenon 93160 Noisy-le-Grand. Tél: 01 43 03 41 20.
          – Vendredis soirs 19h45-21h chez Energie Forme Fontenay, Ctre commercial Val-de-Fontenay 94120 Fontenay-sous-Bois. Tél: 01 58 73 43 60.
          – Chaque premiers jeudis du mois 20h à 21h15 à la Relaxothèque de Vincennes à 5 minutes à pied du RER. Tél: 06 89 12 30 02.
          + Cours particuliers, Yoga Nidra, Acro Yoga, Visites Musée Guimet.
          Prochain stage avec 2 professeurs: 27-30 juin 2020 en Dordogne http://www.domainedelagacherie.fr/
          Ma page Facebook: https://www.facebook.com/YogAddict/
          Articles sur Zentonik:
          https://zentonik.fr/comment-faire-facilement-la-magnifique-posture-de-larbre/
          https://zentonik.fr/la-pratique-du-yoga-de-la-meditation-et-lego/
          https://zentonik.fr/le-texte-le-plus-ancien-parlant-de-yoga-lhomme-est-un-char/

          1. Bonjour Alain,
            J’ai essayé de commenter ton article sur l’ego et la méditation, mais je ne suis pas arrivé à m’inscrire sur le site.
            Qu’importe, c’est ainsi.
            Ma femme et moi serions intéressés par une visite du Musée Guimet. Il est relativement facile d’accès pour nous qui habitons dans le Val d’Oise.
            Je t’appelle ?
            Bonne journée.
            Robert

  3. J’adore ton site et son esthétique et la qualité de tes conseils.
    En te lisant j’avais vraiment envie de voir une vidéo sur la transition “Planche – Chaturanga – Chien tête en haut – Chien tête en bas” sans poser les hanches, genoux et cuisses au sol. je ne sais pas si c’est possible !!
    mais merci beaucoup

  4. Bonjour,
    Je découvre par hasard votre blog que je trouve très bien fait.
    Bravo!
    Je vais regarder cela tranquillement de chez moi.
    Je suis intéressée par vos nouveaux articles ou commentaires.
    Bien à vous,
    NAMASTE
    nathalie

  5. Bonsoir Clémentine,
    Après mes joutes symboliques sur le cobra qui valent ce qu’elles valent, votre article a continué de faire son chemin à l’intérieur moi, pendant 2 mois et demi, même sans le relire. Depuis deux semaines, j’ai abandonné le cobra pour le chien tête en haut afin de me rendre compte de la différence, non pas physique, il n’y a qu’à vous lire pour le saisir, mais pranique.
    D’abord, nous constatons des effets, non pas parce qu’ils sont écrits dans les livres, mais en fonction de ce que nous attendons personnellement d’une posture. Voici donc ce que je cherche.
    Je considère l’asana comme une extension de la méditation. Comme j’ai du déjà l’écrire, comme un miroir de ma conscience. Rien ne m’intéresse d’autre que l’attention au présent de ce qui se passe à l’intérieur d’une position du corps. Cela ne veut pas dire que je réussis toujours, mais que cela même est le chemin pour moi.
    Je ne cherche ni bandha ni respiration particulière, simplement m’attentionner au mouvement naturel du souffle quelle que soit la posture pratiquée.
    Et là, il y a un très grande différence entre le cobra et le chien tête en haut. Elle rend toutes les autres comparaisons secondaires. Dans cette dernière posture, du fait que le corps ne touche pas le sol, la respiration est plus ample et plus profonde. C’est indéniable ! Quand je relâche les lombes, je sens le souffle qui envahit le bas-ventre et la région lombaire. Surtout, mon attention sans pensées et plus soutenue. Je dirais donc que cette posture a plus un effet méditatif que le cobra. Je vais continuer une période avec le chien tête en haut pour voir l’effet que cela a sur ma conscience.
    J’aimerais un retour d’expérience des autres pratiquants en fonction de leur recherche et de leur besoin.
    Merci à tous.

    1. J’apprécie pour ma part, l’enchaînement dynamique, chien tête en haut, chien tête en bas, accompagné par la respiration.
      Une sensation d’énergie intense, force et légèreté.
      Pour le cobra, un puissant sentiment d’ancrage et d’ouverture du cœur.

      Merci Clémentine, c’est toujours avec grand plaisir que je vous lis.🙏

      Nathalie P

  6. Bonjour Clémentine.
    J’aimerais avoir ton avis concernant la position des jambes: “serrées” et talons joints? gros orteils qui se touchent mais talons en dehors? ou carrément jambes écartées? Je me pose ses questions afin de ne pas me blesser au niveau lombaire ou sacro-iliaque.
    Namaste, Sylvia.
    PS Site méga-super!!!

  7. Je me permets Sylvia de vous dire que si l’animal cobra se redresse en position défensive et d’attaque, l’humain yogi fait de même pour maîtriser ces pulsions. Il se redresse pour accueillir, recevoir et donner. Il présente sa poitrine sans défense parce qu’il a confiance, non parce qu’il craint l’autre. Dans une perspective de transformation de la conscience, cette attitude est la conséquence du travail fait dans le chakra sacré.

  8. Bonjour à toutes,
    Je peux ajouter qu’un vrai cobra est capable de redresser environ 1/3 de son corps au dessus du sol (en position d’attaque, d’intimidation…) cela veut donc dire les les 2/3 restent au sol, comme dans la posture éponyme où on est ancré dans le sol des pieds jusqu’au pubis! Quand au Chien tête en haut, aucun chien n’a le ventre qui touche le sol, pas même les teckels…;)
    Bonne continuation.

  9. Merci pour cet article très éclairant car effectivement je ne trouvais pas de différences à ces 2 postures mis à part les bras pliés pour le Cobra. :)

  10. Bonjour et merci pour ce site, il confirme mon envie de decouvrir le yoga!!!!
    Peux tu me conseiller un enseignant sur Marseille ??
    D’avance merci
    Hélène

  11. Bonjour Christine,
    Voici une expérience personnelle concernant le cobra. Nous sommes tenus par les deux ceintures, scapulaire en haut et pelvienne en bas. Au milieu, la zone lombaire est souple et relâchée, tandis que la poitrine s’élève-avance devant, vers l’autre, sans autre support, psychique, que la confiance en cet autre càd en soi. Je me suis demandé s’il n’y avait pas de rapport entre ces deux événements. Je n’ai pas de réponse absolue, peut être que d’autres pratiquants peuvent accompagner ou réfuter mon ressenti. La zone lombaire est celle de svadhishtana, là où la personnalité se forme de 7 à 14 ans. La souplesse de cette zone signifie une confiance en soi, corollaire d’une distance prise par rapport à l’autre pour lui laisser une place. Cette attitude accompagne l’ouverture du cœur d’anahata qui n’a pas peur de s’avancer en avant pour recevoir l’extérieur ; lui en offrir un, ouvert, aussi. Dans le cobra, l’attention est portée sur la poitrine ouverte à l’extérieur, mais c’est dans la zone lombaire, moins visible, que le travail d’ouverture à l’intérieur se fait.
    Je dirais que la ferme application sur le support terrestre construit d’une manière plus évidente cette relation soi-autre que le chien tête en haut. Cette dernière comparaison est peut-être trop théorique. Les avis des autres sont alors utiles.

    1. Non
      Le cobra on garde les coups de pieds et orteils allongés…

      Le chien tête en haut est en appui sur les orteils

      Car il existe une variante de bhujangasana dans mon école et tradition où le cobra est bien décollé (cuisses, genoux mollets, hanches, mais toujours en appui sur les coups de pieds et orteils allongés….

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