Végétalisme: comment le yoga conforte ce choix au quotidien

Je ne suis pas végétalienne parce que je pratique le yoga. Je n’ai pas arrêté de manger des animaux au lendemain de mon premier cours. En réalité, cette décision est bien antérieure à l’achat de mon tapis de yoga.Yoga végétarien

Cependant, le yoga conforte quotidiennement ce choix. J’avais envie de mettre le sujet sur le table aujourd’hui, parce que c’est une question fréquemment soulevée dans les forums ou les magazines consacrés au yoga. Et que mon cœur se met à battre plus fort quand on aborde l’un de ces deux sujets. Alors les deux ensemble… Vous l’entendez sûrement d’ici!


YOGA = VÉGÉTARISME ?

Je lis fréquemment des témoignages de personnes ayant arrêté de manger de la viande lorsqu’elles se sont mises au yoga. Cela va parfois de pair avec l’arrêt de la consommation d’alcool ou de sucre, dans une volonté d’adopter un mode de vie plus sain, plus “pur”. 
Souvent, ce choix se révèle de courte durée ; bien vite, il se conclut par un « retour à la vie normale » (sic) : barbecues estivaux entre amis et dinde de Noël en famille. Ce choix n’en était en réalité pas un. C’est l’adoption du Pack Yoga, avec l’accessoire « Je ne mange pas de viande » inclus.

A lire par ici : Témoignage : J’ai été manipulée par mon prof de yoga

Mais parfois, ce choix d’arrêter de manger de la viande est durable, et l’on n’imagine plus l’un sans l’autre.


FAUT-IL ÊTRE VÉGÉTARIEN POUR ÊTRE UN YOGI?

Je ne vais pas vous dire qu’adopter un mode de vie végétal vous rendra plus souple sur votre tapis. Que vos méditations seront plus profondes. Que c’est la mise en pratique du premier des yamas et niyamas nommé Ahimsa (non-violence). Que pratiquer le yoga signifie aussi privilégier une alimentation qui a un effet bénéfique sur le corps et le moins d’effets négatifs possibles sur l’environnement. Que manger un animal gorgé de peur et d’anxiété n’est peut-être pas une source d’énergie positive.

(Pourtant, j’en brûle d’envie.)

Je ne vous dirai pas tout ça, parce que je ne suis pas là pour vous dire ce qu’il faut penser ou ce qu’il faut manger quand on fait du yoga. Parce il n’y a pas de meilleur yogi que vous. Mais surtout parce que je ne veux pas que vous preniez l’alimentation végétalienne comme un accessoire du Pack du Yogi, au même titre que l’arrêt de la consommation d’ail ou de sucre.yoga alimentation

A lire par ici : Pourquoi certains yogis ne mangent ni ail ni oignon?

Si mettre de l’ail dans tous vos plats relève du choix personnel (enfin, ce serait quand même chouette de ne pas incommoder votre voisin de tapis), on sait que manger un animal n’en est pas un. Y a quelqu’un qui n’a rien demandé dans cette histoire.

Pratiquer le yoga et adopter une alimentation végétalienne ont été pour moi deux décisions indépendantes. Les deux sont liées, mais ne dépendent pas l’une de l’autre. Elles se renforcent, mais ne reposent pas l’une sur l’autre. Je ne suis pas yogi parce que je suis végétalienne, et je ne suis pas végétalienne parce que je suis yogi.

Cependant, je suis sincèrement convaincue que la question de l’alimentation a sa place dans l’apprentissage du yoga. Parce que l’alimentation fait partie de la vie, et que le yoga est une philosophie de vie. Dans la philosophie du yoga, notre premier corps, le corps physique, est appelé anamayakosha: “le corps fait de nourriture”. 5 koshas


POURQUOI JE NE MANGE PAS D’ANIMAUX

J’ai choisi d’arrêter de manger des animaux et des produits issus de l’exploitation animale pour des raisons rationnelles. Cela me paraît tout simplement être le meilleur choix possible, en ce moment et à l’endroit où je vis. Et cela sans considération du genre “Le cerveau humain s’est développé grâce à la consommation de viande”, “Comment feraient les esquimaux pour survivre sans manger d’animaux ?”, ou, dans un domaine qui nous concerne directement, “Les yogis ont toujours été lacto-végétariens”, “Dans l’Ayurveda, on dit qu’on peut manger de la viande si…”

Les temps et les moeurs ont changé. Et ici et maintenant, j’ai le choix.

Pour ne pas surmener la planète, pour les animaux, parce que j’ai beaucoup aimé La belle verte, parce que j’adore décrypter les étiquettes dans les magasins, pour stimuler la créativité des inventeurs de recettes végétales (merci Rose Citron, merci Hélène!), parce que quelqu’un m’a aidé à faire le lien, pour dire « STOP ! »… Je pourrais trouver 108 raisons pour lesquelles aujourd’hui je ne mange pas de produits animaux.

Le yoga a-t-il influencé ce choix ? Absolument pas.

Le yoga a-t-il conforté ce choix ? Sans aucun doute.

Et voici pourquoi.


COMMENT LE YOGA CONFORTE CE CHOIX AU QUOTIDIEN

En yoga, le but recherché n’est pas de dépenser son énergie ou de brûler ses calories. Le but est au contraire d’accroître ou de contenir son potentiel énergétique, son prana. Un yogi emploie l’énergie nécessaire pour atteindre l’objectif fixé, ni plus ni moins. Observez un yogi pratiquer ses asanas : geste mesuré, tempérance dans l’effort, pas d’agitation superflue.

Ce qui se trame sur un tapis de yoga s’observe aussi en dehors (sinon, à quoi bon?). Accroître son énergie vitale passe souvent par l’adoption d’un mode alimentaire sattvique, source de santé, de sérénité et de clarté d’esprit. La viande ne fait pas partie de cette catégorie ; elle se classe parmi les aliments tamasiques, ces aliments qui rendent lourd et inerte.
Viande tamasique

A lire : Cet article sur les 3 gunas pour comprendre la distinction entre Sattvique, Rajasique et Tamasique.

Ces ressources que nous avons en nous, et que nous tentons d’optimiser par la pratique du yoga, ce sont les mêmes que celles de la planète sur laquelle nous déroulons notre tapis. Si faire du yoga signifie apprendre à utiliser ses propres ressources énergétiques de la meilleure façon possible, cela signifie aussi utiliser celles de notre environnement de façon optimale. Les unes ne sont pas distinctes des autres.

Microcosme et macrocosme, c’est l’un des principes du yoga : je fais du bien à mon corps pour me sentir bien sur la planète, je fais du bien à la planète pour me sentir bien dans mon corps. Connaissant l’impact de notre mode de consommation sur l’environnement, sur la vie des autres humains et sur celle des autres animaux…

Mais pourquoi un yogi devrait-il en avoir conscience plus qu’un autre?


FAIRE LE LIEN: POURQUOI ATTEND-T-ON D’UN YOGI QU’IL SE COMPORTE DE FAÇON ÉTHIQUE?

Quand quelqu’un se dit yogi, on attend de lui qu’il ait un comportement irréprochable dans tous les aspects de sa vie. A tort ou à raison, on attend d’un pratiquant qu’il se comporte dans la vie comme sur son tapis : avec conscience.

A lire par ici: Faut-il être parfait pour être engagé? d’Antigone XXI

En ce qui me concerne, consommer de la viande pour faire le plein de protéines après une séance de yoga dynamique me semble inimaginable.om shanti


J’APPRENDS À FAIRE LE LIEN

Je suis loin d’être irréprochable quand il s’agit de « faire le lien ». Il m’arrive de prendre l’avion. Il y a encore quelques années je sortais d’un célèbre magasin de vêtements suédois les mains pleines et les poches vides. Je mange parfois des graines de chia qui viennent de l’autre bout du monde. Des comportements qui s’éloignent d’une utilisation optimale des ressources, dont je vous parlais il y a quelques instants.

Je crois que le rôle du yoga n’est pas de nous aider à supporter les incohérences de notre monde, mais qu’il peut au contraire nous aider à en prendre conscience, pour dire “stop”.

Chaque jour, j’essaie de tisser un peu plus le lien entre la Clémentine qui remplit son panier de courses et la fille assise en lotus, récitant un mantra pour la paix après sa séance de yoga. Se comporter dans la vie comme sur son tapis, c’est tout un programme. J’apprends. Ce qu’on fait sur un tapis de yoga, c’est la partie théorique; ce qu’on fait dans la vie, c’est la mise en pratique.

Take a step

Mais vous savez quoi ? Il n’y a pas de petits pas sur ce chemin-là.


Il n’y a pas une seule bonne façon de vivre et de pratiquer le yoga. J’insiste. Il y a autant de yogas qu’il existe de yogis. Mais si vous empruntez le chemin du yoga, il y a de fortes chances que vous croisiez celui du végétalisme. Ne serait-ce que parce que la majorité des centres de yoga proposent de la restauration végétalienne.

Rendez-vous à la croisée des chemins ! (Ou au restaurant de mon école de yoga).

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49 réflexions sur “Végétalisme: comment le yoga conforte ce choix au quotidien”

  1. Whaoww, voilà un superbe article… Impressionnant. On ne retrouve pas souvent çà sur les blog de Yoga. Félicitation. Pour ma part je suis végétalien depuis 25 ans… et résultat/ je suis heureux

  2. Merci pour cet article dans lequel je me retrouve beaucoup!! Je suis devenue végétalienne bien avant de découvrir le yoga et c’est vrai qu’aujourd’hui, pratiquer le yoga est étroitement lié à mon alimentation!
    Je suis abonnée à ta newsletter et j’apprécie beaucoup tes articles et tes réflexions!

  3. Que voilà un article intéressant ! Le yoga n’est venu à moi que depuis janvier 2016, mais j’aime déjà infiniment cette voie. Jamais je n’aurais pensé gagner autant en souplesse (physiquement et psychologiquement) en pratiquant 20 à 30min chaque matin. Yoga et végétalisme ne sont pas du tout liés dans mon histoire mais je comprends tout à fait qu’on puisse faire le lien. J’étais végétalienne depuis deux ans avant de me tourner vers le yoga. Ce sont deux approches liées par une quête d’harmonie avec soi comme avec l’autre, animal et humain :-)
    J’aime ta philosophie, faite de simplicité, et ton rapport au végétalisme, que je trouve très sain. Loin de tous les questionnements sans fin et arguments des omnivores qui essaient de nous contrer, de nous montrer que l’on est dans le faux… C’est beau :-)

    1. Merci Eve pour ton commentaire, j’aime beaucoup tes mots et ta façon de décrire le yoga et le végétalisme comme une quête d’harmonie.
      Chouette aussi de découvrir ton blog plein de poésie!
      Bonne journée à toi!

  4. Vraiment top cet article! Je me sens souvent coupable, parce que je me défini comme végé mais que je n’arrive pas toujours à “respecter” et on ne cesse de me dire que je ne suis pas une “vraie” végé… Mais je fais ce que je peux, et surtout à mon rythme… Chaque à sa propre évolution, et je crois qu’il faut savoir s’écouter.

    Donc Merci ! :)

    1. Concentre-toi sur le positif ;-) Chaque bouchée de viande que tu ne manges pas est déjà un petit pas.
      Certaines personnes deviendront végétaliennes en un claquement de doigt, pour d’autres la transition vers le végétarisme prendra plusieurs mois… Parfois il faut du temps pour créer de nouvelles habitudes, parfois le temps est garant d’un engagement dans la durée.
      Bisous et bonne journée à toi!

    2. Bonjour Clémentine,

      Oui, en effet, comme le conclut l’ADA, je pense aussi qu’une alimentation végétarienne et végétalienne peut être bonne pour la santé, si elle est bien élaborée… tout comme une alimentation omnivore… Cependant, aujourd’hui, je ne pense pas qu’elle soit aussi bonne pour l’environnement (écologie, équilibre…) et par extension, comme nous en faisons aussi partie, pour nous-mêmes.

      Je me pense aussi que ce n’est pas en arrêtant de faire quelque chose (manger des produits animaux) que nous encourageons leur bien-être. Nous arrêtons juste d’en manger, c’est tout. Mais en quoi cela encourage-t-il le respect et le soin des animaux ?

      1. Parce que pour toi on peut exploiter, torturer, violer, enfermer, tuer des animaux en les respectant ? Waow, alors je préfère ne pas être respecté par toi Joan !!!

  5. Bonjour,

    Félicitations pour ton article, je lis depuis peu ton site et c’est toujours très agréable à lire, passionnant, cool & fun.

    Pour ma part, il me semble que le végétarisme et le yoga forment une adéquation légitime sur le bienveillance que l’on accorde au monde.

    Bizarrement je pense que l’on se sait végétarien au fond de soi, que c’est ta vrai nature, tout comme la première fois que tu pratiques le yoga et que c’est une évidence. Suivre sa ligne de vie avec les aspirations qui en guident la vérité n’est en somme qu’une certitude.

    Je suis devenu végétarien par le mouvement Straight-Edge, je ne bois pas d’alcool, ne me drogue pas, ne fume pas, je suis tatoué, et je conjugue avec mes différences dans le monde qui m’entoure comme une parenthèse en assumant qui je suis quotidiennement . Je ne suis pas parfait loin de là, d’ailleurs on peut très bien se nourrir de quinoa et être un con fini, tout comme le yoga n’est pas hermétique de toute vertu positive avec les dérives commerciales qu’il engendre par appât du gain. (Le pantalon de yoga en cuir whaouuuuuuu c’est quelque chose tout de même).

    Chacun ici possède sa propre histoire, et aspire à trouver la paix intérieure, d’autres personnes extérieures à cette ”discipline de vie” s’en foutent complètement. J’accepte les addictions de mes collègues de travail et même leurs moqueries face à mes choix qu’ils perçoivent comme radicaux, surtout en habitant le sud-ouest dont je suis originaire, dans une région d’ovalie très masculine et travaillant dans le secteur de la minoterie et du milieu agricole. Oui je cumule une sorte d’originalité extra-terrestre face à eux. Mais je sais qui je suis et vers où je veux aller, je le fais avec bienveillance et dans le respect des autres et de leurs différences. Il faut juste qu’il y est réciprocité.

    Toutefois le végétarisme n’est plus perçu comme une alternative marginale, il est nettement plus facile aujourd’hui d’être veg, même dans la France profonde. Il faut juste manier avec beaucoup de diplomatie ses choix face à des personnes dont la coutume culinaire est une raison d’être par tradition.

    Dans ma petite famille je suis le seul veg, mon épouse et mes deux fils consomment de la viande. J’étais végétarien avant de faire du yoga, je suis arrivé vers le yoga pour annihiler du stress, pour trouver l’apaisement nécessaire, car depuis tout ce temps à me chercher, je me suis fait une raison : L’essentiel c’est d’être qui tu es, et de vivre l’instant présent !

    CiaO)))

    Ps : Il existe de la spiruline fabriquée dans l’hexagone.

    1. Salut Nicolas, le premier Straight-Edge que je rencontre virtuellement ;-)

      C’est chouette de découvrir tes réflexions, ton adoption du végétarisme et ton ressenti dans l’environnement dans lequel tu vis.
      Je crois en effet que le yoga peut nous apporter la force nécessaire pour rester ancré dans nos valeurs ainsi que la souplesse requise pour évoluer dans un milieu qui ne les partage pas forcément.
      Comme tu dis, l’essentiel est d’être qui tu es.

      (Spiruline, chanvre, lentilles, pois-chiches… Je pense qu’il est possible de manger local et végétal :-) )

    2. Yogichiwa Mochi

      Bravo pour ton choix pas facile dans l’environnement hostile d’une famille omnivore. Si tu n’as pas encore franchis le pas du végétalisme ou du véganisme tu es sur la bonne voie pour y arriver…
      D’ailleurs, à ce propos j’étais persuadé que Straight-Edge = Vegan…
      Tous les straight-edges que je connais sont strictement vegans. Est-ce ce c’est ce que tu veux dire en employant le terme végétarien ?

      Je suis, pour ma part, 100% vegan straight edge mais non tatoué et allergique au hard core (je préfère la musique hahahaha

      1. Il est vrai que beaucoup de sXe sont vegan, et que c’est en partie par ce mouvement que je suis devenu végétarien, mais j’ai surtout trouvé qu’avoir de la clairvoyance était nettement plus préférable pour s’ouvrir au monde. Après je comprends tout à fait que l’énergie musicale du HxC soit trop violente, et que leur ligne de conduite tourne dans les cas les plus extrêmes en vase clos, avec une droiture étouffante qui pousse à la rigidité morale. De ce fait je me suis éloigné de cet état d’esprit trop oppressant, comme Ray Cappo des groupes Youth Of Today, Shelter, qui est devenu par la suite Raghunath (www.ragunath.org).

        Ce qui est étrange dans le fait d’être veg/straight-Edge c’est d’être perçu comme quelqu’un qui se prive de nombreuses choses établies comme ” une normalité”. On est catalogué comme rabat-joie car pas assez dans les plaisirs de la chair culinaire . Alors que l’on ne se prive de rien, c’est simplement que notre plaisir gustatif est différent, et surtout que notre conscience est vidée de souffrance animale.

        1. Yogichiwa Mochi

          “surtout que notre conscience est vidée de souffrance animale”

          Je ne comprends pas comment on peut être végétaRien et contre la souffrance animale puisque le végétarisme fait énormément souffrir les animaux. Je ne comprends pas …

          À moins que tu n’emploies le terme végétarien dans son véritable sens premier qui est: personne qui ne se nourrit que de végétaux. Mais dans 99% des cas les gens qui se disent végétariens sont plutôt ovo-lacto-végés

          1. Ne pensez-vous pas plutôt que c’est la manière d’interagir avec les animaux qui peut entraîner du bien-être ou de la souffrance, et non notre régime alimentaire en lui-même ? A mon avis, il est possible d’être végétarien ou végétalien tout en achetant des produits qui encouragent la souffrance animale, et aussi omnivore tout en achetant des produits qui encouragent le bien-être animal. Les réciproques existent aussi.

          2. Je crois ou aimerais croire qu’il est possible de créer un mode d’interaction favorisant le bien-être animal. Mais dans la société telle qu’elle est actuellement, la frontière entre collaboration -ou interaction- et exploitation n’existe plus.
            Dans la mesure où je n’ai pas besoin de consommer des produits issus de l’exploitation animale, je trouve que la solution la plus évidente pour dire “stop” est tout simplement de cesser d’en consommer. Plutôt que de ne pas savoir (dans quelles conditions a vécu mon repas, d’où vient ce verre de lait, comment a été produit ce fromage), je préfère ne pas vouloir :-)
            Et je suis d’accord avec toi, Joan: favoriser le bien-être animal ne s’arrête pas au contenu de notre assiette. Mais c’est un bon début !

          3. Merci Clémentine pour ton message. En ce qui me concerne, je sais qu’il possible de développer une approche bienveillante et respectueuse avec tout animal, humain et non humain. Peut-être un petit tour ici (www.ecoanimal.fr).

            Je me demande aussi, et c’est une des raisons pour lesquelles j’ai fait le pas de manger de nouveaux des produits animaux, si je pouvais choisir mon environnement de vie en partie en fonction des possibilités de pouvoir savoir d’où vient ce que j’y mangerai. Et c’est une grande chance d’avoir pu le faire.

            As-tu connaissance d’études scientifiques sur du très long terme qui montrent que le végétarisme est viable, ou de populations qui sont végétariennes depuis des décennies ? J’ai beaucoup chercher et je n’en ai pas trouvé. Même les Tarahumaras consomment des produits animaux, même rarement. et l’Ayurveda, science de la vie la plus anciennes à ce jour, va aussi en ce sens pour assurer un équilibre au niveau de la santé.

          4. Hello Joan!
            Pour ta question, je n’en ai aucune idée! Je ne me suis jamais posée la question.
            Je pense qu’il n’est pas forcément nécessaire de se baser sur la vie de populations anciennes pour faire ce choix; tout simplement car nous avons changé, nos modes de vie ont changé, la vie des animaux a changé… vivons-nous sur la même planète que nos ancêtres?
            En ce qui concerne les études contemporaines, il y a le Rapport Campbell, qui est une étude menée sur 25 ans, et les recommandations de l’ADA sur le sujet, qui concluent qu’un mode de vie végétalien est sain et adapté à tous les âges de la vie.
            On pourrait débattre toute une vie sur ces questions, avec des arguments allant dans un sens ou dans l’autre. Mais je pense que pour adopter un mode de vie végétal, ici et maintenant, la seule chose nécessaire est la volonté de le faire :-)

  6. Bonjour !
    Un grand merci pour cet article. Je le trouve vraiment intéressant et m’apporte beaucoup de lumière sur mon propre questionnement. Je fais du yoga depuis presque 2 ans et je suis devenue végétarienne (mais pas végétalienne) depuis 1 an. Comme vous le yoga a renforcé ma conviction végétarienne.
    Pour ma part, le végétarisme est venu quand je me suis rendue compte que je mangeais de la viande “pour faire comme tout le monde”. Je ne mange plus de viande rouge depuis plus de 10 ans mais je continuais à manger de la viande blanche de temps en temps et surtout quand j’étais invitée ou lors d’un repas “en groupe”. Pourtant, intérieurement, je savais que je n’aimais pas la viande et que je n’avais pas non plus envie de “manger des animaux”.
    C’est quand j’ai travaillé avec une psychologue (en thérapie courte) sur la question de l’estime de soi que j’ai compris qu’il y avait un grand décalage entre “les valeurs qui me sont chères et précieuses” et “mes actes” sur la question du végétarisme.
    J’ai donc beaucoup réfléchi à la question du végétarisme sous cet angle de l’estime de soi et la pratique du yoga a accompagné et nourri ma réflexion.
    J’ai ensuite annoncé à mon entourage ma décision (et c’était bien cet aspect là des choses le plus difficile pour moi). Depuis, mon “estime de moi” me remercie chaque jour :-))))) et je suis partie à la conquête d’une multitude d’autres belles choses dans ma vie. Par exemple, ma créativité a réussi à s’exprimer alors que je buttais (aussi !) sur ce point depuis des années.
    Le chemin vers le végétarisme est donc pour moi une question de cheminement personnel et d’estime de soi (= avoir des actes qui correspondent avec nos valeurs profondes). En cela, le yoga accueille avec bienveillance, accompagne et renforce mon choix de vie !
    Je vous remercie encore beaucoup (vraiment beaucoup !) pour cet bel et riche article.
    Je vous souhaite une belle journée :-)
    Virginie

    1. Hello Virginie,
      Merci pour ton commentaire, c’est super intéressant de découvrir ton parcours vers le végétarisme. Je suis très sensible à cette question de l’estime de soi que tu soulèves. Dans mon entourage, j’entends souvent “J’aimerais manger moins de viande, mais c’est tellement difficile en société”: combien sommes-nous à faire des choses qui nous déplaisent par conformisme ou facilité…Si le yoga peut nous enseigner à agir dans le sens de nos valeurs, à nous positionner dans la vie comme sur notre tapis, alors c’est le plus riche des enseignements!
      J’aime beaucoup aussi quand tu parles de ta créativité retrouvée. Le yoga apporte son lot de belles surprises :-)
      Belle journée à vous

    1. Merci Natasha!
      C’est avec grand plaisir que je découvre ton blog par la même occasion :-)
      J’ai beaucoup aimé ton article sur ‘L’art de bien commencer la journée’… très inspirant!

  7. Oh, oui, je veux bien venir au resto de ton cours de yoga :)
    Merci pour ce superbe article Clémentine!
    Je n’ai pu m’empêcher de sourire à la mention de pantalon de yoga en cuir (quelle idée?!). A chaque fois ça me rappelle un épisode de Friends ou Ross, en plein rancard essaye de remettre son pantalon en cuir dans la salle de bain de son “date”, et… c’est juste hilarant!
    Pour tout le reste, je partage complètement tes convictions :) Namasté!
    (oh, et merci de m’avoir citée!)

  8. Bonjour,

    Merci pour ce partage qui me donne envie de partager un peu de mon parcours, similaire et différent.

    Après 10 ans de végétalisme, pratique du yoga et sport intensif, voici que je découvre l’Ayurveda en même temps d’une envie émergente d’être plus en harmonie avec mon environnement de vie. Alors depuis 3 semaines, je alimente mon corps et mon esprit avec ce qu’il s’y trouve. C’est-à-dire des produits végétaux et animaux, encourager par cette science de la vie millénaire qui va dans ce sens, car tout est changement et nous faisons tous partie du tout.

    Le seul argument qui me restait pour justifier le végétalisme était celui d’encourager le bien-être des animaux. Vivant en montagne, je peux m’assurer du bien-être des animaux que je mange. Avec respect et humilité, tel un sacrifice que j’offre à mon corps, autant pour les végétaux que les animaux. D’ailleurs, en tant que yogi et yogini, faites-vous encore la distinction entre les deux ?

    1. N’est-ce pas un peu contradictoire de se soucier de leur bien-être d’un côté, et de l’autre de leur retirer ce qu’ils ont de plus précieux -leur vie?

      1. Je comprends que ça peut sembler contradictoire à première vue, que ce soit pour les végétaux ou les animaux. Je me soucis du bien-être de chacun, et pour m’alimenter, je leur retire leur vie.

        En même temps, bien-être et vie sont pour moi deux choses différentes. Que ce soit pour les végétaux ou les animaux, je peux aider à encourager leur bien-être au cours de leur vie tout en leur retirant la vie en souffrance, ou je peux aussi encourager leur bien-être au cours de leur vie tout en leur retirant la vie sans souffrance. Les réciproques sont aussi possible. Que ce soit pour les animaux ou les végétaux.

        1. Yogichiwa Mochi

          Je comprends votre souci pour les plantes. Mais en y réfléchissant, manger des animaux n’implique-t-il pas la mort d’encore plus de plantes, puisque c’est la nourriture principale des animaux? Vous mangez donc 10, voire 20 fois plus de plantes via les animaux à qui vous avez ôté la vie…
          De plus, il y a de nombreuses plantes dont on ne mange que le fruit, sans s’attaquer au plant, l’organisme central. Si vous arrachez une pomme de terre, ou si vous coupez une salade, un oignon et pas mal d’autres végétaux, puis que vous les remettez en terre, il y a de grande chances qu’ils repoussent et donnent de nouveaux légumes.
          Une plante qui « meurt » relâche des graines qui feront repousser plus de plantes. Un animal mort, servira à la limite d’engrais si on le laisse là, mais ne produira pas un nouvel animal…
          Bref, exécuter un animal pour manger sa chair ou cueillir une pomme pour la croquer sont deux actes bien différents.

          1. Oui, je suis d’accord avec vous que manger des animaux impliquent d’oter la vie à plus de plantes. En même temps, si ces animaux sont locaux et élevés avec respect et bienveillance, alors cela permet d’apporter à mon corps des nutriments que ne peuvent apporter les végétaux (ou d’une manière moins efficace). Ces nutriments, je les trouvais jusqu’à il y a quelques semaines dans des aliments tels que le tofu, la spiruline, les graines de chia, c’est-à-dire des produits qui viennent de l’autre bout du monde, transport en avion, etc, et qui surtout ne sont pas aussi riche et complet que la viande et le poisson, et peuvent alors créer des déséquilibre. Consommer local et de manière équilibrée me permet alors d’être en harmonie avec mon environnement, tout en respectant des besoins d’écologie, de cohérence, et je dirais même de vie.

            Une plante qui meurt relâche des graines dans la terre, lorsque je meurs ou que je vais à la selle, je retourne aussi à la terre. Tout ce qui vis, continuellement, meurt et retourne à la terre, maintenant et encore maintenant.

            :-)

    2. Bonjour Joan,

      C’est intéressant de lire votre parcours.
      Vous avez adopté une alimentation végétalienne pendant 10 ans… Quant à moi, je n’en suis pas encore là, mais j’ai la sensation que chaque jour qui m’éloigne du temps où je mangeais de la viande renforce mon choix!
      Tout comme la découverte de l’Ayurveda. Je crois que si on y parle effectivement de la consommation de viande, elle se cantonne à des circonstances très particulières: personne faible et émaciée, et non dans le cadre de l’alimentation quotidienne d’une personne en bonne santé. La viande dont on parle dans les textes ayurvédiques fut celle d’un animal ayant grandi dans son environnement “normal”, ayant consommé toute sa vie des aliments qu’il mange dans son état naturel. Ce qui n’est pas le cas de l’immense majorité de la viande trouvée sur le marché…
      Dans le doute, dans l’absence de besoin, je choisis de m’abstenir… Pour manger des végétaux, qui comme le dit Yogichiwa, seront de toute façon moins nombreux à être récoltés si je les mange directement, plutôt qu’indirectement en me nourrissant d’un animal issu de l’élevage.

      1. Bonjour Clémentine,

        Excusez-moi pour les fautes dans ma réponse précédente. Je prendrai le temps de me relire la prochaine fois.

        Oui, pendant 10 ans, et chaque jour de pratique yogique et sport d’endurance me confortait sur ce chemin, jusqu’à ce que je réalise mon besoin d’harmonie avec l’environnement (en consommant ce qui s’y trouve), de respect de la planète (en arrêtant de consommer des aliments végétaux qui ne sont pas locaux) et de vie (les animaux et les végétaux sont des êtres vivants, qui comme nous font partie d’un tout, vivant et mourant à chaque instant). Aujourd’hui, chaque jour me conforte aussi sur ce chemin, et encore plus en suivant une formation en Ayurveda. Bien sûr, qu’ils soient végétal ou animal, j’encourage la consommation d’aliments locaux et sains, élevés avec soin, en un juste équilibre.

        A mon avis, tout est question d’équilibre et nous ne sommes pas sensés manger des animaux tous les jours, ne serait-ce pour le simple fait que dans la nature, comme les fruits, ils sont difficiles à rencontrer et doivent donc être consommés avec beaucoup de reconnaissance et d’humilité.

        L’Ayurveda encourage une alimentation adaptée à son dosha du moment, qui change continuellement, tout comme l’environnement. Je vous invite à lire les écrits de personnes formées et expérimentées, telles que Todd Caldecott. C’est le végétarisme, en revanche, qui est une alimentation particulière car ce régime retire certaines choses de la nature pour l’alimentation et, selon l’Ayurveda, il est prescrit lorsque les doshas ont des caractéristiques bien précises.

        1. Je rêve Joan ou tu parles bien d’aliments élevés avec respect !?
          Les animaux ne sont pas des “aliments” c’est déjà totalement irrespectueux d’appeler un être vivant un “aliment” !!! Alors pour ce qui est du reste, même si tu leur permets de vivre une vie heureuse (et encore ça se discute, c’est très subjectif) je ne vois pas comment on peut respecter un être vivant et décider de sa mort…
          L’Ayurveda est une médecine vieille de plusieurs milliers d’années et devrait évoluer un petit peu… comme le monde.

        2. josick van dromme

          Je me joins à votre discussion très intéressante pour ajouter un point de vue humaniste (je travaille dans le domaine de l’aide au développement) : au niveau mondial 40% des récoltes de céréales vont aux animaux pour produire de la viande, en concurrence directe avec l’alimentation des populations les plus pauvres. Et on a besoin de plus de 15.000 litres d’eau pour produire un kilo de boeuf, ce qui est également problématique dans les régions sèches. La déforestation de l’Amazonie, le poumon de notre planète qui abrite aussi une grande biodiversité et des peuples indigènes, est causée à 80% par l’élevage.
          Et last but not least, l’élevage est la 2e cause de changement climatique, qui affecte en premier lieu les pays les plus pauvres. Et nos productions locales y contribuent tout autant si ce n’est plus, puisque les vaches et boeufs élevés en plein air et en prairie produisent des gaz à effet de serre pendant plus longtemps que ceux de l’élevage industriel, qui reçoivent une alimentation plus riche en protéines pour les faire grossir plus vite et arriver au poids d’abattage plus rapidement…
          Ce sont des données “brutes” à tous les sens du terme, mais peut-être à méditer également pour guider nos choix de vie.
          OM shanti,
          Josick

  9. salut Amandine,

    c’est un sujet qui me parle beaucoup aussi. Je ne suis pas complètement végétarienne même si ma consommation de viande est franchement limitée. C’est à la fois un choix éthique mais aussi un choix de saveur et d’énergie comme tu le dis si bien. Ca me parait simplement naturel de ne pas consommer de grosse quantité de viande, voire pas du tout entre mai et octobre, quand mon jardin déborde. J’ai plutôt tendance à suivre une alimentation locale plutôt qu’un régime alimentaire complètement vegan parce que ça me soulève aussi des questions écologiques, vis à vis de notre planète. Je me dis que si tout le monde fait ce choix vegan, est-ce qu’on ne rencontrerait pas des soucis liés de nouveau à une production à grande échelle. Comment ferait-on pour tous manger vegan , pays nordique, pays montagnard, russie, sibérie, pays désertiques, steppes, etc … sans surexploiter d’autres parties du globe où il faudrait tout produire pour tout le monde… ? Sur le plan de l’énergie, je me demande aussi à quel point le climat intervient : si je vis là où les températures sont toujours clémentes, go pour le véganisme. Par contre, si je vis dans un pays où il fait entre -20 et -40 en hiver, je crois que les produits animaux ne doivent peut-être pas être négligés sur le plan énergie.
    Ceci dit, c’est un sujet très délicat où chacun doit trouver sa voie. Je ne crois pas qu’il y ait de réponse toute faite. Bises

    1. Merci Eve-Anne pour ton avis qui me fait réfléchir. Je pense que dans tous les pays où je pourrais m’imaginer vivre un jour, que ce soit en Europe ou ailleurs, les températures seront toujours assez clémentes pour me permettre d’avoir une alimentation 100% végétale, été comme hiver. Et plus ou moins locale: fruits et légumes de proximité, et céréales, légumineuses, oléagineux qui ne viennent pas de l’autre bout du monde.
      Et non, je ne m’imagine pas vivre dans un pays où il fait entre -20 et -40 degrés… Je suis bien trop frileuse pour ça! (Ceci dit, si j’étais au sein d’une famille d’esquimaux, j’aurais sans doute un autre avis sur la question. Mais ça sera pour une vie prochaine ;-) ).

      Ici et maintenant, j’ai le choix… Et je choisis :-)

      J’aime bien quand tu dis qu’il n’y a pas de réponse toute faite: en effet, il n’y en a pas, car il n’y a pas non plus de question toute faite.

      Bises et bonne journée à toi

  10. Très bel article.
    je suis dans la même situation que toi, le choix de mon végétalisme est antérieur d’un an à ma pratique du yoga (je ne pratique que depuis 8 mois).

    Cependant je me demande dans quelle mesure mon changement alimentaire ne m’a pas ouvert la voie du yoga, de la méditation et d’une façon plus générale de la spiritualité. C’est une question personnelle que ton article fait résonner en moi.
    En effet depuis que je suis végétalienne je me sens plus en harmonie avec moi même et le yoga dans son principe de non violence, dans la patience et le recentrage sur soi qu’il demande ne fait que renforcer ce sentiment.

    Une chose est sûre c’est qu’au jour d’aujourd’hui ces deux pratiques sont pour moi indissociables et indispensables !

    1. Je me reconnais bien dans ton parcours, et me suis déjà posée cette question aussi. Le yoga ne m’a pas ouvert la voie du végétalisme, mais peut-être est-ce l’inverse? Quoi qu’il en soit, les deux font partie de moi à présent!

      1. Je pense en effet que c’est plus le végétalisme qui ouvre la voie de la spiritualité.
        Je vais peut être paraitre un peu hippie baba cool, mais j’ai lu il y a peu un article sur la glande pinéale qui serait la porte du cerveau vers la spiritualité (je simplifie beaucoup) et l’alimentation classique calcifie totalement cette glande. Les conseils pour la décalcifier (et donc ouvrir son esprit) sont adopter un régime végétalien riche en minéraux et chlorophile et ne plus consommer de fluor (ça fait bientôt un an que je me fais mon dentifrice à base d’huile de coco).
        A méditer…

        1. C’est super intéressant cette histoire de glande pinéale.
          Haha, mon amoureux est intransigeant quant au choix du dentifrice, du coup je ne consomme plus de fluor non plus ;-) Je vais lui dire merci, tiens!

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